gutta

¨¨ À l'approche de l'aube je regarde grandir les murs dans la lumière grise du ciel. En l'absence de sommeil les appels des rues se font davantage entendre. Si ce sont les miroirs qu'elles me proposent je n'ai plus de poids. Ma tête cogne des spirales aspirantes et si peu inspirantes. Les axes tracés promènent mon peu de gloire dans les propositions et les attrape-souris. Nul horizon, ni devant ni derrière. Je n'ai d'endroit où fuir tant mon cerveau fonctionne à l'oubli. Et le spectre envahit mes pièces. Les appels fuient avec le jour. Reste à savoir si la nuit dispensera ce peu de relâche qui me laissera lui confier mon âme. C'est qu'il y a mille choses à faire, mais mon emprisonnement me conduit toujours dans les carcans échancrés et latéraux. En marge nous brillons ; nous ne parlons pas vraiment. Je regarde ma solitude d'un autre oeil. Je tente de laver à nouveau la vitre. Je suis la goutte qui ruissèle. D'un regard de chat j'étends mon échine pour que l'araignée me lâche dans une autre toile. Celle qui ne colle pas, et autorise l'aventurier peu procédurier à tracer son chemin. Celle qui permet des transparences. Il est temps pour moi de quadriller mes oscilloscopes. De dresser la moyenne de mes pulsations. D'aplanir les lueurs d'au-loin. Dernier essai : j'invite à nouveau mon esprit à trouver la quiétude. Je la mérite après tout, oui ou non ? Mes vertèbres se disloquent et ma pesanteur tente de léviter autant que permis. Les tensions dans ma nuque parviennent peu à se sublimer. Si elles prenaient leurs couleurs sur la toile... C'est bien plus qu'un avenir qu'il faut dessiner ; pourtant c'est déjà un non-sens de vouloir prédire ce qui serait généré. Car il y a toujours ce hasard, cette lacune de volonté, cet inné du néant pour briller plus fort et appâter l'élan vrai, la symbiose d'avec le substrat dans lequel nous immisçons nos arborescences... Le ver de terreau se raffermit dans la noirceur du marc. Les humeurs mixtes et chamboulées trouvent leur reflets arc-en-ciel assez proches de la surface du réceptacle aux noires soeurs. Dans le cratère des mères mortes je nage au coeur d'une mer noire. Tout autour se dessinnent les contours. Je tente d'approcher les halos. Je flotte dans une mer noire tout autour. Je flotte avec les tonneaux et les algues salées ; je sombre dans une mer morte tout autour...


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